« Pour vous faire bien comprendre la façon dont la suggestion agit dans le traitement des tares morales, j’emploierai la comparaison suivante. Supposons que notre cerveau soit une planche dans laquelle sont enfoncées des pointes représentant nos idées, nos habitudes, nos instincts, qui déterminent nos actions. Si nous constatons qu’il existe chez un individu une mauvaise idée, une mauvaise habitude, un mauvais instinct, en somme, une mauvaise pointe, nous en prenons une qui est l’idée bonne, l’habitude bonne, l’instinct bon, nous la plaçons directement sur la tête de la mauvaise pointe et nous donnons dessus un coup de marteau, autrement dit, nous faisons une suggestion.
La nouvelle pointe s’enfoncera d’un millimètre, par exemple, tandis que l’ancienne sortira d’autant. À chaque nouveau coup de marteau, c’est-à-dire à chaque nouvelle suggestion, elle s’enfoncera encore d’un millimètre et l’autre sortira d’un millimètre, de sorte qu’au bout d’un certain nombre de coups, l’ancienne pointe sera complètement sortie et remplacée par la nouvelle. Cette substitution opérée, l’individu lui obéit. »